Eglise Saint-Vincent
L’église Saint-Vincent des Baux-de-Provence est un ancien prieuré dépendant de Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence.
L'église se trouve sur la place Saint-Vincent. Ce monument a une forme carrée et une orientation Est-Ouest. Notons que toutes les églises anciennes de la Vallée des Baux et du village ont la même orientation, parfaite d'après le symbolisme chrétien qui place la façade au couchant d'où viennent les ténèbres et l'autel d'où sort la lumière symbolisant le Christ.
L'édifice du XIIème siècle est caractéristique des constructions baussenques par sa partie méridionale à moitié troglodytique.
L'église se compose de trois nefs :
- La nef de droite, en entrant, l'église primitive, la partie la plus ancienne remonte au Xème siècle, sa voûte est en plein cintre, ornée à sa naissance de festons triangulaires caractéristiques de l'époque carolingienne. Cette nef comprend 3 chapelles troglodytes. On peut y observer la présence d'une cuve baptismale taillée au XVIIème siècle. Une autre cuve baptismale, située dans la chapelle suivante, creusée dans le roc, pourrait être encore plus ancienne. C'est là, semble-t-il, que l'on procédait à l'antique cérémonie du baptême des nouveau-nés par immersion.
- La nef principale, de style roman, haute de 12 m date du XIIème siècle. Une tribune a été rajoutée en 1550, au-dessus de l'entrée. Au-dessus du maître autel, un beau tableau représente le jugement et la condamnation de Saint-Vincent au martyr.
On peut y observer sur un pilier une pierre tombale dressée : elle figure un personnage dans une position de prière, à genoux et les mains jointes. Le style est médiéval et une date y figure : 7 octobre 1467, mort du défunt représenté. Le texte en latin de l'Ave Maria fait le tour de la pierre.
- La nef de gauche située au Nord de l'édifice de style gothique se compose de 3 chapelles; dans l'une d'elle on remarque le cénotaphe de la famille de Manville surmonté d’un gisant avec une voûte gothique flamboyant.
Les 3 chapelles sont nommées Saint-Marc, Saint-Sébastien et Sainte-Croix. Cette dernière est celle des de Manville.
La grande nef voûtée en berceau brisé fut allongée vers l'Est en 1609 sans rompre l'harmonie romane de l'ensemble.
On remarque à l'intérieur, des vitraux modernes de Max Ingrand offerts par le Prince Rainier III de Monaco (1962) car il faut savoir qu’en 1642, la ville fut offerte à la famille de Grimaldi en tant que marquisat. Le titre de Marquis des Baux leur est d'ailleurs encore rattaché. Administrativement, la ville est entièrement française et le titre de Marquis des Baux est traditionnellement donné à l'héritier du trône monégasque. L'actuel prince de Monaco, Albert II, porte parmi ses nombreux titres celui de marquis des Baux.
A l’intérieur de l’église se trouve aussi, dans la chapelle creusée dans le rocher, la charrette de la cérémonie du pastrage de la Messe de Minuit servant à transporter l'agneau nouveau-né offert par les bergers.
A l'extérieur, la façade fut profondément modifiée par les restaurations du XIXème siècle, qui transformèrent en particulier l'escalier qui longeait précédemment le mur (traces d'arrachement). On remarque au-dessus du portail et d'une fenêtre en plein centre, une très belle sculpture représentant un lion.
Sur le flanc Sud, la Lanterne des Morts est une élégante tourelle circulaire coiffée d'une coupole ornée de gargouilles depuis laquelle, d'après la tradition, brûlait jadis une flamme lors du décès d'un habitant des Baux.
L'église Saint-Vincent est le plus ancien édifice, conservé dans sa forme, des Baux-de-Provence.
L’église en partie troglodyte, se compose de pierres de taille qui s’intègrent dans le rocher, c’est une architecture typique du village des Baux-de-Provence.
Son porche ouvre sur la place Saint-Vincent qui est l'emplacement du petit cloître du vieux prieuré.
L'église a été classée au nombre des monuments historiques en juillet 1886.
Lors des premiers travaux d'adduction d'eau, il fut trouvé, dans cet endroit, les restes d'un être d'une grande taille: environ 2,45m. Dans la même fosse se trouvaient cinq poteries. Trois étaient encore closes et contenaient tous une sorte de liquide visqueux dans lequel on trouva une molaire énorme, les restes d'une sorte de disque osseux et le dernier protégeait de curieux petits blocs extrêmement durs qui furent identifiés, à l'époque, pour des calculs rénaux. Le tout atterri dans une collection privée que se trouve toujours dans la région aixoise.
Les travaux de restauration menés en 1862 par Henri Révoil révélèrent, sous une chapelle démolie, la présence d'un ossuaire de 4 m2. Il se situait à l'emplacement de l'actuel escalier d'accès au bâtiment.
Des fouilles faites en face du maître-autel ont mis au jour un corps qui semblait avoir bénéficié d'une toilette mortuaire poussée et tenant dans ses mains un livre de piété. Lorsqu'on tenta d'ôter le tout, il tomba en poussières et se révéla irrécupérable.
On trouva aussi le corps d'une jeune fille à la chevelure blonde abondante qui lui valure le surnom de Cabeladuro d'or ("chevelure" d'or en provençal). Il est toujours visible au Museon Arlaten d'Arles.
La Messe de Minuit qui y est célébrée le 24 décembre présente la traditionnelle Cérémonie du Pastrage, en présence d’Arlésiennes en costume traditionnel.
La nef principale et l'autel
Autel de la Vierge
La statue de Saint-Joseph
Tombeau de la famille de Manville
Le cénotaphe de la famille de Manville surmonté d’un gisant, à voûte gothique flamboyant, se situe dans une des 3 chapelles de la nef de droite située au Nord de l'édifice de style gothique (chapelle Sainte-Croix). Malgré son aspect ancien, ce tombeau ne date que de 1906. Il est dédié à la famille de Manville, dont l'ancêtre, Claude de Manville, époux de Philippine de Brion, a fait ériger cette chapelle vers 1540 aux frais de sa famille.
C'est sous le gouvernement du roi François 1er qu'apparaît en terre baussenque, une famille qui va jouer un rôle important : la famille de Manville.
C'est à Claude de Manville, Capitaine des galères du Roi que Montmorency donne la charge de viguier (1528-1547), c'est-à-dire la charge d'exercer le commandement de la place et de veiller à sa sécurité en l'absence du Baron.
La création d'une communauté protestante s'établit alors aux Baux, grâce à la famille de Manville favorable aux idées de la Réforme. Le village devient ainsi le refuge des pratiquants de l'Eglise Réformée et le culte installé aux Baux se maintient sous la protection de Claude II de Manville, de sa femme Yolande de Lamantin et de Jeanne de Quiqueran épouse du nouveau gouverneur Honoré des Martins (1566-158I). Honoré des Martins (connu sous le nom de Capitaine Grille) qui s'était illustré dans les guerres de France contre Charles-Quint.
Charrette de la cérémonie du pastrage
Depuis plus de quatre siècles, la messe de minuit est célébrée dans la belle église Saint-Vincent selon un rite immuable.
Des Noëls provençaux sont interprétés au galoubet et au tambourin durant la veillée calendale.
Au cours de la messe, les habitants du village animent la crèche vivante, entourés des bergers, arlésiennes, Mireilles et Baussencs en costume traditionnel.
L'offrande aux bergers appelée le "pastrage" se déroule ensuite : l’ange a réveillé les bergers pour leur annoncer la grande nouvelle, et le cortège des bergers et des bergères, accompagné des tambourinaïres, vient offrir à l’Enfant Jésus l’agneau dernier-né. L’agneau de l’offrande est couché sur la paille, dans une petite charrette toute illuminée de chandelles multicolores, et traînée par un bélier attelé avec des rubans de soie.
Les habitants des Baux se joignent à l’Adoration des bergers.
Dans le ciel brille l’étoile de la Nativité qui a guidé les mages jusqu’à la crèche de Bethléem. C’est cette même étoile qui figure sur les armoiries adoptées, au début du XIIIème siècle, par les seigneurs des Baux.
Les vitraux
Les vitraux modernes sont de Max Ingrand et ont été offerts par le Prince Rainier III de Monaco en 1962, comme en témoigne la plaque fixée à l'intérieur de l'église.
La Lanterne des Morts
Entre l'église paroissiale Saint-Vincent et la maison des Porcelets se trouvait la "Lanterne des Morts" que l'on peut toujours admirer.
Un fanal y brûlait la nuit suivant un décès. Ainsi les passants, volontairement ou non, avait une pensée pour l'âme du défunt.
La tradition précise que la lampe à huile était pour tous la même et que l'on constatait pourtant qu'elle se consumait plus ou moins vite... selon que l'esprit du mort peinait, ou non, à s'élever sous le fardeau de ses anciens actes. Bienheureux ceux pour qui elle se consumait en une seule nuit !
Chapelle des Pénitents Blancs
La Chapelle des Pénitents-Blancs (Les Baux de Provence situé au coeur des Alpilles dans les Bouches du Rhône sur un plateau rocheux à 245m).
Sur la place de l'église, en bordure de la falaise dominant le vallon de la Fontaine, la chapelle fut construite au milieu du XVIIème siècle par la Confrérie des Pénitents Blancs. Relevée de ses ruines en 1937 par la Maintenance des Confréries de Langue d'Oc, elle est dédiée à Estelle, Sainte chargée de veiller sur le souvenir des anciens pénitents des Baux.
La Maintenance des Confréries de Pénitents de Langue d'oc y déposa, le 21 mai 1939, de façon très solennelle, une statue de Sainte-Estelle (par ailleurs patronne du Félibrige), destinée à veiller sur le souvenir des anciens Pénitents des Baux. Cette statue a depuis disparu.
La porte d'entrée monumentale ornée de pierres en bossage est surmontée d'un bas-relief représentant deux pénitents agenouillés avec une inscription martelée : "In nomine Jesu omne genus flectatur" (Au nom de Jésus tout genou doit se plier).
L'intérieur de la chapelle, autrefois voûtée en croisée d'ogives, est décoré depuis 1974 de fresques de scènes pastorales d'Yves Brayer représentant le Noël des Bergers dans la tradition provençale.
Au sol, la Maintenance des Confréries de Pénitents de Langue d'oc fit graver une inscription provençale dont la traduction est : "Sous la protection de sainte Estelle Vierge et martyre Pénitents des Baux dormez en paix! Les vivants prieront pour vos âmes tant que seront maintenues de la Race latine les ancestrales traditions".
suite sur Les Baux de Provence , cliquez sur ce lien : https://www.marinellebaladesphotos.fr/les-baux-de-provence-alpilles-provence-13-au-gr%C3%A9-des-ruelles/les-baux-de-provence-alpilles-provence-13-ch%C3%A2teau-avec-monuments-vestiges-et-esplanade/
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