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Les Jardins de Kerdalo se situent sur la commune de Trédarzec, département des Côtes-d'Armor (Bretagne).
Ils s'étendent sur 17 hectares, le long d'un vallon encaissé qui descend en pente douce vers la rivière Le Jaudy. Ce jardin-paysage à l'anglaise emprunte différents éléments d'inspiration italienne ou exotique.
Au-dessus du manoir (ancienne ferme rénovée) s'étagent des terrasses italiennes plantées de spécimens exotiques. Un long bassin rectangulaire dans la partie haute du vallon s'achève sur une pagode d’inspiration chinoise.
Situé en contrebas de la cour du manoir, le jardin des "Quatre Carrés" est un jardin formel d'inspiration italienne. Composé de damiers imbriqués, il est planté de quatre massifs de vivaces et bordé de deux pavillons d'angle.
Plusieurs étangs et bassins s'étagent au long du vallon. Tout en bas, un chemin dallé traverse un bassin bordé d'énormes Gunneras du Brésil et conduit à une grotte italianisante décorée de figures en coquillages.
Né en 1901 à Saint Pétersbourg (Russie), Peter Wolkonsky passera une grande période de sa vie à peindre avec sa mère, principalement en Italie et en Provence. Par la suite, il dessinera et créera des jardins.
En 1965, Peter Wolkonsky achète les vieux bâtiments de ferme d'une exploitation agricole et recompose façades et toitures dans le style d'un ancien logis manorial du XVIIème siècle. Il commence la réalisation de Kerdalo sur la terre acide et vallonnée d’une ancienne ferme surplombant la rivière du Jaudy, en face de la vieille ville de Tréguier. Bassins, cascades, escalier d’eau, grotte, pavillons vont être construits en quelques années. Avec l’aide de grands pépiniéristes comme Harold Hillier de Winchester, le choix des végétaux va être fait minutieusement à la fois pour leur rareté botanique mais surtout pour leurs couleurs. Plus de 5000 plantes vont ainsi trouver leur place dans ces 17 hectares.
A sa mort en 1997, Kerdalo sera repris en main par sa fille Isabelle et son mari Timothy et, malgré le passage de la tempête de 1999, les inondations, les fuites des étangs et parfois le manque d’eau, les jardins ont aujourd’hui retrouvé leur splendeur originelle.
Kerdalo est un monde fragile, à la merci du temps, des changements climatiques, de la pollution. C’est un monde magique, blotti, clos, secret, à la fois naturel et façonné, à la croisée d’un univers botanique et d’un univers romantique.
Kerdalo c’est :
Des jardins de voyage :
Kerdalo nous raconte les voyages de son créateur. La suite de terrasses qui livre des accents de Toscane et le nymphée a été réalisé d’après des croquis exécutés en Italie. L’Angleterre a été aussi la muse de la qualité de la collection végétale et de l’harmonisation que les plantes ont entre elles. Peter Wolkonsky a invité ces influences étrangères tout en respectant l’esprit du lieu où granit et galets rappelle l’identité bretonne de Kerdalo. Le vallon a également gardé l’harmonie naturelle de ses grands arbres et de son ruisseau.
Un royaume de jardins :
Le vallon du haut semble sortir de la campagne environnante. Il emprunte avec naturel le cours du petit ruisseau pour aboutir au jardin du petit canal. Le pavillon chinois semble puiser la fugacité de sa silhouette dans la légèreté de l’eau qui le traverse. Le canal apaise la vivacité de la nature. Les longues terrasses à l’italienne prolongent et élèvent la ligne des toits. Les murs du manoir sont à la fois robustes et raffinés. Les motifs géométriques de l’allée de galets accrochent à la fois l’ombre et la lumière. Le lieu pastel des roses et des céanothes apaise. L’eau ressurgit au creux d’un escalier foisonnant de verdure. Le vallon s’échappe sous les frondaisons des grands hêtres et châtaigniers. La promenade nous fait découvrir des végétaux étonnants. Un fantasque cheval surgit d’une rivière de fougères et de primevères japonaises. Ce chemin enchanté nous fait parvenir à la porte d’une grotte où pour y accéder, il faut marcher sur des dalles posées à fleur d’eau, de dimensions de plus en plus réduites, ce qui nous fait imaginer que le chemin est plus long qu’il ne l’est en réalité. Les tritons et naïades en coquillages nous offre un concert au rythme de l’écoulement du ruisseau.
En 2005, les Jardins de Kerdalo ont obtenu le label "Jardin Remarquable" et ont été inscrits en 2007 à l’Inventaire des Monuments Historiques.
Je vous propose de vous dévoiler, au fil de cette promenade photographique, les charmes et les mystères de ces jardins qui continuent d’être parce que l'eau coule toujours des 3 sources, parce que, dans ce vallon Breton, les saisons se succèdent avec plus de violence et de soudaineté qu'ailleurs, parce les propriétaires s'acharnent à la tache… Un jardin où tout n'est que réponse, écho, prolongement et métamorphoses.
(Pour information, toutes mes photos ont été prises en juin 2017)
Cette ancienne ferme a totalement été restaurée en petit Manoir. La bâtisse ne se visite pas, sauf une pièce transformée en musée retraçant l’histoire du lieu, la restauration de la bâtisse mais surtout la création de ce jardin.
Ce petit manoir est d'une beauté remarquable dans un écrin de verdure et couleurs florales.
Les abords du Manoir ouvrent la vue vers la Lande Dorée, puis vers l’étang, le tout étant surplombé et entouré à l’horizon par les bois.
Lorsque l’on arrive devant le manoir, les limites du jardin paraissent s’arrêter aux bois et à l’étang.
En contournant le manoir, on découvre le Canal et sa pagode. Puis en se rapprochant du canal, la vue s’ouvre alors d’un côté vers les Terrasses que l’on distingue, et de l’autre, vers la Lande Dorée.
L’ancien potager de la ferme, qui devait à l’origine accueillir la collection d’iris de Peter Wolkonsky, a été repensé et entièrement refait par Timothy Vaughan entre 2002 et 2004. Les inondations de l’automne 2000 ainsi que les mauvaises herbes avaient eu raison de l’endroit.
En été, c’est une palette de rose avec les :
- Penstemon‘Evelyn’(vivace à petite fleurs campanulées, rose tendre, produites à profusion, animent le jardin de juin à août, voire jusqu'en automne, formant un brouillard rose sur une plante de petite taille et bien buissonnante),
- Persicaria affine (jolie vivace semi-persistante aux épis rose pâle devenant grenat à maturité dont le feuillage se pare de cuivre en hiver),
- Allium sphaerocephalon (Ail à tête ronde d’ornement),
- Salvia x superba ’Tänzerin’ (vivace à port herbacé et touffu, feuillage caduque de couleur verte, fleurs estivales en épis de couleur violette)
et de bleu avec les Geranium ‘Rozanne’ (variété qui présente l’avantage d’être vivace et donc résistant au gel avec un vrai pouvoir décoratif, offre en plus une très longue floraison de mai à octobre) rehaussée par quelques touches de jaune vif des Hakonechloa macra ‘Aureola’ (Herbe du Japon : originaire des sous-bois japonais, cette graminée porte de jolies touffes arquées, de feuilles linéaires, au look de petit bambou, s'étale lentement et forme au bout de quelques années de culture, de magnifiques coussins hémisphériques de 30 cm de haut, magnifique feuillage décoratif panaché de vert strié de doré semi-persistant presque tout au long de l'année) que l’on peut admirer depuis la rambarde.
Cette hauteur permet non seulement d’apprécier les formes géométriques et les symétries mais aussi de porter son regard au loin, sur la Lande Dorée.
La Lande Dorée
A l’origine, cette partie du jardin colonisée par les genêts et les ajoncs avait attiré l’œil du peintre qu’était Peter Wolkonsky par sa couleur dorée.
Les ajoncs et les genêts ont depuis été remplacés par des :
- Taxus baccata ‘Fastigiata Aureomarginata’ (petit arbre d’abord colonnaire élancé, s’étalant avec l’âge, près de 3 m de haut, à croissance compacte produisant une couronne très dense, branches poussant droit à la verticale, aiguille blanches jaunes à crèmes implantées en spirale),
- Pittosporum tenuifolium ‘Variegatum’(arbuste originaire de Nouvelle-Zélande, de 4 à 5 m de haut pour 2 à 3 m de large, aux feuilles ovales, ondulées, alternes et elliptiques, vert légèrement grisâtre marginées de blanc crème, aux fleurs, petites et en clochettes apparaissant en juin-juillet, pourpre foncé, parfumées) et ‘Golden King’ (gros arbuste originaire de Nouvelle-Zélande, de croissance relativement rapide pouvant atteindre 5 à 6 m de haut pour 2 à 3 m de large, aux feuilles ovales, ondulées, alternes et elliptiques, vertes marginées de jaune, aux fleurs, petites et étoilées apparaissant en juin-juillet, jaune verdâtre, groupées en ombelles terminales),
- Cornus alba ‘Gouchaultii’ (Cornouiller blanc : arbuste caduc au feuillage panaché très décoratif au printemps et en été n'a d'égal que la couleur rouge vif de l'écorce lisse de ses rameaux pendant la saison hivernale, feuilles de vertes largement marginées de jaune doré prenant en automne une très belle teinte orangée qui une fois tombées laissent la place à des bois rouges du plus bel effet en hiver, à la fin du printemps cet arbuste décoratif buissonnant produit des petites fleurs blanches, nectarifères réunies en cymes plates donnant naissance à une fructification de petites baies rondes de couleur crème),
- Genista aetnensis (Genêt de l'Etna).
Quelques touches de rouge ont été ajoutées grâce à des : Cornus alba ‘Sibirica’ (Cornouiller à bois rouge ou Cornouiller blanc de Sibérie : arbuste rustique accueille l'automne avec un feuillage flamboyant abandonné en hiver pour révéler de magnifiques rameaux rouges, discrète floraison blanche dès le mois de mai et de baies bleues à l'automne).
Aujourd’hui, tous ces spécimens remarquables âgés de plus de 40 ans, donnent à la Lande Dorée l’apparence d’une toile de Peter Wolkonsky.
En allant à travers cette lande, on retombe derrière le jardin des Quatre Carrés, ce qui permet de prendre du recul vers le Manoir et de découvrir l’espace de la fontaine Saint Fiacre, prolongé par la vue vers le Grand Etang, que l’on devine assez aisément entre les troncs des arbres.
La fontaine Saint Fiacre
Au centre de cette "chambre" aux consonances asiatiques, un bassin rectangulaire dans lequel différents reflets jouent à cache-cache a été posé. A l’une de ses extrémités, une pagode en bois imaginée par Peter Wolkonsky attire l’œil mais c’est à l’automne qu’un paravent d’un rouge flamboyant se déploie : la Vitis coignetiae (variété de vigne rouge) clôt la saison en beauté.
Au printemps, les Exochorda x macrantha 'The Bride' (arbuste compact de 2 m de haut et 3 m de large, en coussin, à branches arquées, floraison en juin-juillet avec 6-10 fleurs blanc pur formant un bouquet de 3 cm de diamètre) se parent de leurs innombrables petites fleurs blanches tandis que les Magnolia x soulangeana 'Brozzoni' et Magnolia sprengeri diva arborent fièrement leur parure rose et blanche.
Exposées plein Sud, Peter Wolkonsky avait décidé d’implanter des végétaux peu rustiques dans ce "Petit Nice".
Sur les terrasses, le printemps se réveille avec une dominante de jaune-vert mais c’est lors de la floraison des Accacia pravissima (petit mimosas australien de 5 et 6 m de haut au port dégingandé, très particulier, légèrement pleureur, les phyllodes ou pétioles transformés remplaçant les feuilles sont aplaties, triangulaires, un peu piquantes, vert bleuté et les glomérules jaune citron brillant, très odorantes, groupées en belles inflorescences toutes douces, s’épanouissent en mars avril avec une floraison spectaculaire donnant lieu sur l’ensemble à des rameaux jusqu’au sol) qu’elle est le plus impressionnante.
En été c’est une explosion de couleurs :
Le rouge flamboyant et le jaune vif des Crocosmia ‘Lucifer’(véritable star des massifs estivaux qu'il enflamme de ses grands épis de fleurs d'un rouge flamboyant) et ‘Paul’s Best’ (jaune avec une légère pointe de orange) se mêlent au feuillage gris argenté du Melianthus major (plante vivace aux fleurs sont rouge bordeaux et dont le feuillage dégage une odeur d'arachide caractéristique)
Tandis que les petites fleurs blanches délicates des Hoheria sextylosa (grand arbuste persistant à semi-persistant, originaire de Nouvelle-Zélande, feuilles ovales et dentelées de 5 à 10 cm de longueur d’un vert moyen lustré, qui peut atteindre 5 à 6 m de large pour 2 à 3 m en moins de 10 ans et qui, un peu plus d'un mois durant l'été, se pare d'une multitude de fleurs en grappes d'un blanc immaculé) se marient à merveille avec le jaune des Kniphofia ’Green Jade’ (Tison de Satan).
La floraison impressionnante des Beschorneria yuccoides (plante exotique originaire du Mexique) est à ne pas manquer.
Les Echium pininana (Vipérine des Canaries) tout comme les Cupressus sempervirens (Cyprès commun, Cyprès sempervirent, Cyprès toujours vert, Cyprès d'Italie, Cyprès de Provence, ou encore Cyprès méditerranéen) quant à eux, amènent une touche de verticalité.
A l’automne, le feuillage rouge du Cotinus coggygria ‘Grace’ (Arbre à Perruques) ou la fleur de la Fascicularia pitcairniifolia(notes de rouge feu au milieu d'un feuillage persistant en larges rosettes vertes, feuillage plus large mais plus compact que le bicolore, feuilles longues et rigides marquées par de petites dents épineuses, floraison estivale se démarquant du feuillage par des corymbes compactes portant des fleurs bleu pâle de petite taille mais surtout décoratives pour ses bractées blanc ivoire) amènent une des dernières touches de couleur sur les terrasses
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