Orgon est un petit bourg des Bouches du Rhône, installé dans la plaine, le long de la Durance, à la frontière entre le Luberon à l'Est et les Alpilles à l'Ouest. Traversé par la N7 et stratégiquement situé tout près de plusieurs hauts lieux touristiques à visiter, Orgon est un excellent et charmant camp de base pour rayonner facilement dans le cœur de la Provence.
Orgon est un village très ancien, on y a retrouvé des vestiges de la période néolithique, des traces d'occupation romaine (statues, monnaies, sépultures...). Son château joua un rôle important au XIIIème siècle, place forte et prison, alors résidence des Templiers. Puis, au fil des siècles et des Seigneuries qui s'y succèdent, le château d'Orgon, puis l'église sont tour à tour démolis puis reconstruits, puis redémolis malgré ses fortifications.
De ce passé tumultueux, Orgon a conservé un patrimoine historique important. On s’en rend compte dès l’arrivée au village, les ruines du château du Duc de Guise sont tout près, au-dessus du village, on aperçoit les remparts et les portes des fortifications qui protégeaient la ville : Porte Ste Anne, Porte de l'Ange, Porte de l'Hortet... En se promenant dans ses longues rues étroites, on passe devant de belles maisons anciennes, certaines avec façades et fenêtres Renaissance. Quelques plaques commémoratives rappellent au passage quelques épisodes tragiques de l'histoire d'Orgon.
La balade nous mène jusqu'à la place qui rassemble l'église de style gothique Notre Dame de l'Assomption (1325) avec son beau clocher (1660), l'office du tourisme et quelques petits commerces. Depuis le sommet des escaliers, sur le parvis de l'église, on a une belle vue sur les toits du village, la plaine de la Durance et le lac de Lavau (ancienne carrière) dans la "Vallée Heureuse".
Un peu plus haut, derrière l'église, on peut emprunter le chemin de Beauregard, tout en pierre et jalonné d'oratoires du XVIème qui conduit jusqu'à la fameuse chapelle Notre Dame de Beauregard, (la même que l’on aperçoit très bien en aplomb au-dessus de l'autoroute lorsque l’on approche de la sortie Cavaillon).
Orgon est également célèbre pour ces falaises d’escalade que l’on découvre par la petite route qui conduit Notre Dame de Beauregard.
Le Quartier de la Savoie :
Lieu clos en terrasses, le quartier de la Savoie tomba aux mains du duc du même nom en 1590. Celui-ci dut céder la place en 1592 au duc de Guise, seigneur d’Orgon depuis 1490, date à laquelle Louis XI en fit don à la famille de Lorraine.
Aujourd’hui silencieux et désert, ce fut un village animé aux ruelles sinueuses et pentues, aux maisons fléchissant sous le poids des siècles. Seules subsistent les ruines imposantes du château médiéval d’où l’on peut admirer le point de vue culminant au-dessus de la vallée de la Durance.
Le Château du duc de Guise :
Cet éperon rocheux fut fortifié dans les derniers temps de l’empire romain. Au bas de l’oppidum, vit une population d’hommes d’armes et de bergers. Euric, roi des Wisigoths allant assiéger Arles le prit d’assaut une première fois, au Vème siècle, Orgon prit alors le nom d’"urbs gothorum".
Démolie puis reconstruite, c’est au XIIème siècle une forteresse militaire réputée, chargée de surveiller la vallée de la Durance. Elle permettait le prélèvement d’un droit de péage sur les voyageurs qui traversaient la rivière et sur ceux qui longeaient sa rive gauche. C’était aussi un lieu de justice et déjà une prison redoutée. D’anciens parchemins font état de son utilisation pour retenir en captivité des seigneurs du Languedoc. Elle fut même utilisée comme lieu de détention pour des otages fournis par les débiteurs eux-mêmes. Comte de Vaudémont et de Guise. La maison des Guise Lorraine conservera la Seigneurie d’Orgon durant plus de trois siècles, jusqu’à la révolution de 1789.
En 1204, Alphonse, Comte de Provence, remet le château à Guillaume, Comte de Forcalquier, en garantie d’un traité. Raymond Bérenger donnera le même gage en 1228. Le 1er mai 1303, Gabriel Salvagi de Gênes, reçoit le Château de Charles le Boiteux. En 1338, la Seigneurie est entre les mains de Raimond d’Agoult. Après donation de la Reine Jeanne en 1379, d’autres concessions auront lieu en 1424, 1425, 1438, jusqu’à ce que le Roi René l’ait incluse dans la dot de sa fille Yolande, mariée à Ferry de Lorrain Le Château sera démoli une première fois par le Sire de Baudricourt sur ordre de Louis XI en 1481. En 1630, le château fut reconstruit par Charles de Guise, gouverneur de Provence. Mais quelques temps plus tard, Richelieu ordonna la démolition de tous les châteaux féodaux du pays. Orgon, place forte en premier lieu visé ne résista pas à la mise à bas de ses tours, créneaux et donjon. Cette deuxième destruction fut la dernière. Depuis Louis XIV, il est à l’état de ruines et ses pierres serviront comme c’est souvent le cas à la construction d’habitations.
Sur la petite route menant à Notre Dame de Beauregard, une vue imprenable, s’offre au regard, sur le lac de Lavau (ancienne carrière) dans
la "Vallée
Heureuse". Cette même route longe, en un endroit, des falaises d’escalade.
Le site de Notre Dame de Beauregard (village d’Orgon, dans les Bouches du Rhône) fut un véritable lieu de pèlerinage par le passé, il reste présent pour chacun comme un lieu de paix, de recueillement et culturel.
Il est difficile de dater la première chapelle, mais Beauregard fut un centre religieux bien avant l'ère chrétienne.
Le site de Beauregard s'élève à l'intérieur d'un oppidum celto-ligure du 2ème âge de Fer. La découverte d'un autel dédié au dieu Orcus conforte cette hypothèse .D'autres divinités comme Jupiter, Taranis, Apollon et Silvanus furent aussi honorés comme en témoignent les nombreux vestiges de cultes provenant d'autels gallo-romains.
Il est probable que, dès les premières années de la chrétienté, Notre Dame de Beauregard fut vénérée par les populations d'Orgon et des communes voisines. La sainte chapelle était alors sous la garde d'un ermite.
Aux époques de grandes calamités, le clergé organisait des processions. Le cortège se formait à Beauregard et descendait par le sentier des Oratoires jusqu'à l'église du village.
En 1562, pendant les guerres de religion, le Baron des Adrets saccage et profane le sanctuaire. Il précipite dans le vide la statue de la Vierge que l'on recueillera intacte. Un monument expiatoire évoque cet acte tragique.
Beauregard supportera les invasions, les profanations et les révolutions...
Le couvent de Beauregard a été construit de juillet 1638 à avril 1660. Pour le bâtir, on fit appel à deux religieux architectes, les frères Félicien et Gervais.
De 1638 à 1790, les messes étaient célébrées tous les jours. Les premiers religieux furent le père Guillaume et le frère Jean de la communauté des Augustins Déchaussés du couvent de Saint-Pierre d'Aix.
A la Révolution Française, les religieux furent chassés, leurs biens confisqués ou vendus. Le couvent alors abandonné, subit les malheurs de cette époque tourmentée. En 1840, il ne subsiste que les murs en ruines.
En 1854, l'épidémie de choléra qui sévit, orientera à nouveau la population vers Beauregard.
C'est en 1878 que le Chanoine Bonnard, curé d'Orgon, fait restaurer le vieux couvent et surtout édifier une nouvelle église. Construite d'après les plans de l'abbé Pougnet, la basilique étincelante de clarté et de blancheur peut contenir un millier de personnes.
En 1958, la Fraternité des Petites Soeurs de Foucault prend possession des lieux, suivie en 1970 par la communauté du Lion de Juda et de l'Agneau Immolé qui entretient le sanctuaire jusqu'en 1982.
En 1982, le monastère abandonné et n'ayant plus de gardien est pillé et dévasté.
En octobre 1983, John Fano séduit par la beauté de ce lieu unique de Provence, envisage de lui redonner "âme et vie" et décide de s'y installer avec l'accord de la municipalité d'Orgon.
Il crée en 1984 l'association des Amis de Beauregard pour la sauvegarde et l'animation culturelle de Beauregard (expositions, musée villageois, concerts...).
En 1991, John Fano et son épouse Isabelle quittent Beauregard après l'avoir restauré et animé.
En 2004, dans cette dynamique culturelle, Isabel De Géa, céramiste, investit Beauregard. Elle y installe son atelier de poterie…
Les jardins de Notre Dame de Beauregard sont un havre de paix au sommet des Alpilles.
Le sentier des oratoires : pour les amoureux de la nature, on peut se rendre à Notre Dame de Beauregard à pieds, il suffit de se garer devant l'Eglise de l'Assomption dans le centre du village et de rejoindre le chemin jalonné d'oratoires du XVIème siècle (départ à droite de l'église). Ensuite, on passe devant la porte de l'Hortet (le vestige le plus ancien du village). La montée se fait en 10 mn et Notre Dame de Beauregard est alors à portée de pas.
La table d’orientation : une fois au sommet de Beauregard, il faut faire le détour, à travers les anciennes fortifications du château du Duc de Guise, jusqu'à la table d'orientation. Une occasion de découvrir cet endroit unique qui domine la vallée de la Durance et d'où l’on a une vue imprenable sur le Luberon et les Alpilles.
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